Cette filière a déjà reçu 75 M€ d’aides de l’État, et ce n’est pas fini.
Question de Jeanine Dubié, députée (LT) des Hautes-Pyrénées :
La situation économique des 113 établissements thermaux de France est catastrophique. Leur fermeture prolongée en 2020, où ils n’ont fonctionné que quatre mois, a entraîné une baisse de leur activité de près de 70 %. Deux d’entre eux ont déposé le bilan ; une dizaine d’autres sont sur le point d’engager une procédure de sauvegarde. C’est pourquoi, pour assurer la survie de ce secteur, il est important que les établissements thermaux, quel que soit leur mode de gestion, bénéficient du fonds de compensation des frais fixes, au titre de la fermeture de 2020, ou d’un dispositif similaire, sans quoi ils ne seront plus en mesure de rouvrir lorsque vous les y autoriserez.
Les perspectives sont encore plus alarmantes pour les établissements en régie, qui ne peuvent bénéficier ni d’un prêt garanti par l’État ni d’un versement du fonds de solidarité. La filière agonise, et ses 100 000 emplois non délocalisables se retrouvent en péril.
Bien sûr, nous prenons note de la création en 2021 d’un fonds de compensation des frais fixes, mais cette mesure n’apporte aux gestionnaires privés qu’un début de réponse et ne permettra pas de compenser les 110 M€ de pertes financières accumulés en 2020. Or la médecine thermale est utile aux traitements et à la prévention des maladies chroniques, et dispose de tous les atouts pour contribuer à la prise en charge des patients atteints de la forme longue du Covid-19.
Réponse du secrétaire d’État chargé du tourisme, des Français de l’étranger et de la francophonie :
Vous présidez l’Association nationale des élus de la montagne : avec vous, avec les autres membres du groupe d’études sur le thermalisme et son président Jean-Bernard Sempastous, avec tous les élus des territoires concernés, nous travaillons depuis le début de la crise à combler un certain nombre de trous dans la raquette. Concernant le thermalisme, notre stratégie tient en deux mots : réparer et préparer.
Avant tout, réparer, grâce à des aides ajustées au fur et à mesure : par l’intermédiaire des prêts garantis par l’État, du dispositif d’activité partielle, étendu dans un deuxième temps aux établissements en régie, nous en sommes aujourd’hui à 75 M€ de soutien au secteur.
Prévoir la reprise, et même le rebond
Ensuite, préparer la reprise, comme le fait le Conseil national des établissements thermaux en élaborant des protocoles. Au-delà de la reprise, il faut même prévoir le rebond : dans le cadre du plan consacré au tourisme, 300 M€ serviront à accompagner un certain nombre de filières, dont celle du thermalisme.
Par ailleurs, le Premier ministre a chargé le président du conseil départemental du Puy-de-Dôme, Jean-Yves Gouttebel, de travailler avec la filière à l’avenir de celle-ci. Nous resterons mobilisés afin de concevoir et d’appliquer ces mesures avec vous, car le thermalisme français, avec 600 000 curistes et 10 millions de nuitées par an, est le troisième d’Europe.
JOAN CR, 17 févr. 2021, p. 1670.