Pour commencer, il faut réparer la canalisation principale qui alimente le sud de Grande-Terre, cassée par la tempête Fiona.
Question d’Olivier Serva, député (Liot) de la Guadeloupe :
En Guadeloupe, 40 000 foyers sont privés d’eau depuis le passage de la tempête Fiona, en septembre dernier. Certes, vous avez déployé un plan Orsec eau potable, à ma demande, mais il reste insuffisant. En théorie, ce plan nous assure la distribution de trois litres d’eau potable par habitant et par jour ; mais sur le terrain, nous n’en voyons pas la couleur tous les jours. Je vous signale ainsi que mes voisins et moi-même sommes privés d’eau depuis cinq jours.
Dans les zones qui ne sont pas couvertes par ce plan, on constate depuis le passage de la tempête des défauts dans les filtres à charbon, essentiels pour éliminer le chlordécone de l’eau potable. Il faudrait donc élargir le plan Orsec eau potable à ces zones, tout en le renforçant dans les zones déjà couvertes.
Et quand l’eau du robinet n’est pas potable, il faudrait plafonner le prix de l’eau en bouteille, qui est trop élevé par rapport aux réalités économiques de la Guadeloupe.
Réponse du ministre délégué chargé des outre-mers :
Le déclenchement du plan Orsec après la tempête Fiona est une mesure exceptionnelle et n’a pas pour fonction de résoudre les problèmes structurels de la Guadeloupe et matière d’eau. Ce plan vise à approvisionner en eau potable les lieux publics les plus sensibles, comme les hôpitaux, et les personnes fragiles isolées.
Après le passage de la tempête Fiona, nous avons constaté de nombreux dégâts sur les conduites d’eau, notamment sur le feeder de Belle-Eau-Cadeau qui approvisionne tout le sud de l’île de Grande-Terre, dont votre territoire, monsieur le député. Cette casse est majeure et appelle des travaux lourds. Pour faire face à cette situation, la préfecture de Guadeloupe a activé le centre opérationnel départemental.
Cela a permis l’installation d’un module de potabilisation à Fouillole ; 45 logisticiens sont spécialement venus de la métropole pour aider les zones du sud de l’île de Grande-Terre. Au 5 octobre, 1 300 palettes de bouteilles d’eau produite par ce module avaient été distribuées, soit 1 million de litres, et 500 000 litres en citerne. Une solution de réparation provisoire du feeder a été trouvée et restera en place d’ici mi-novembre ; une solution définitive sera trouvée pour Noël.
J’en viens aux problèmes structurels. Mon directeur de cabinet s’est rendu sur place la semaine du 10 octobre, et une mission interministérielle a été lancée afin de parvenir à un accord sur les besoins et les modalités d’un accompagnement renforcé du Syndicat mixte de gestion de l’eau et de l’assainissement de Guadeloupe (SMGEAG). Sur les neuf points concernés, une convention sera signée dans les deux prochaines semaines. Je suis très optimiste : nous réglerons enfin les problèmes d’eau en Guadeloupe.
AN, 25 oct. 2022, 1re séance.
