o Eaux pluviales : un animateur qui vaut trente millions

Pour réduire de moitié ses investissements destinés à maîtriser les flux d’eaux pluviales, le Syseg a recruté un animateur eaux pluviales. Un poste aux multiples facettes.

En 2020, le Syndicat mixte d’assainissement pour la station d’épuration de Givors (Syseg, Rhône) a créé une commission eaux pluviales, présidée par une vice-présidente du syndicat. Un poste d’animateur eaux pluviales a été créé l’année suivante, et le Syseg a recruté pour cela Valentin Deville.

Une partie du réseau d’assainissement étant encore en unitaire, la station d’épuration reçoit actuellement 14 % d’eaux pluviales. Dans un premier temps, les services de l’État avaient exigé que cette proportion descende à 5 % en 2030, ce qui aurait imposé 60 M€ d’investissement. Le syndicat a négocié un objectif de 9 %, ce qui a ramené l’addition à 30 M€, sous réserve de s’engager sur la durée dans une politique de déconnexion et d’infiltration sur place, marquée par la création de ce poste d’animateur.

« Mon rôle est central, car je dialogue avec un grand nombre d’acteurs, énumère Valentin Deville : les élus et le personnel du syndicat, des communes et de leurs groupements, les gestionnaires de l’eau potable, car je promeus l’infiltration, l’agence de l’eau, le département, les services de l’État, les promoteurs, les bailleurs, les agences d’urbanisme, les architectes et les paysagistes, les bureaux d’études et les particuliers. »

Certains dossiers sont plus difficiles à faire accepter que d’autres, par exemple un projet d’infiltration des eaux pluviales d’une casse automobile dans le périmètre de protection éloignée d’un captage d’eau potable. « Je dois lutter contre quelques idées préconçues : le risque de prolifération des moustiques, le coût d’entretien des ouvrages d’infiltration et le risque de pollution des aquifères. »

Qui paiera les coûts de fonctionnement ?

Le millefeuille administratif ne facilite pas la tâche de l’animateur et des maîtres d’ouvrage : sur le territoire du Syseg, on recense trois plans de prévention du risque d’inondation, plusieurs zonages d’eau pluviale et le règlement d’assainissement collectif du syndicat. « Nous travaillons donc à une étude globale sur un zonage d’eau pluviale pour l’ensemble du territoire. J’ai aussi mis en place des groupes de travail, notamment sur le patrimoine des eaux pluviales : qui investira, qui gèrera, qui paiera les coûts de fonctionnement ? Et pour la mise en conformité du réseau d’assainissement, je suis en train d’étudier le potentiel de déconnexion des eaux pluviales : nous définirons l’an prochain nos ambitions en la matière. »

Originaire de Dunkerque, Valentin Deville s’est résolument engagé dans cette politique, même s’il l’exerce actuellement dans une banlieue industrielle de Lyon, à 800 km de sa ville natale : « Être chargé de mission eaux pluviales, c’est aussi faire de l’animation territoriale », proclame-t-il fièrement.

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