Gérer les Papi dans le Var

Très menacé par les inondations, ce département est néanmoins très difficile à protéger à cause de la pression foncière.

Urbanisé en dépit du bon sens, et surtout sans la moindre attention à l’égard du risque d’inondation, le Var est l’un des départements de France où ce phénomène provoque le plus de décès, à cause du caractère torrentiel des cours d’eau, et aussi les dégâts les plus coûteux, compte tenu du prix du foncier et du grand nombre de bâtiments luxueux.

C’est aussi l’un des départements les mieux couverts par des programmes d’actions de prévention des inondations (Papi) : il y en a déjà six de labellisés, et deux autres sont en cours d’élaboration. Mais la plupart d’entre eux ne sont pas encore opérationnels.

C’est là une question, non pas de financement, compte tenu de la richesse de la Côte d’Azur, mais de complexité des situations locales. D’abord, la population a presque triplé en soixante-dix ans, et continue de croître au même rythme, ce qui entraîne une urbanisation de plus en plus importante, surtout dans le sud du département, et une augmentation exponentielle du prix du moindre terrain.

Ensuite, dans ce territoire très montagneux subsiste malgré tout une biodiversité exceptionnelle, ce qui impose des procédures environnementales complexes pour chaque chantier visant à réduire le risque d’inondation.

Allez plutôt me protéger chez le voisin

Chaque projet doit ainsi affronter un empilement de procédures gérées par une multiplicité d’acteurs. Pour ne rien arranger, si la population en général est très demandeuse de protection contre les inondations, les personnes directement concernées par un projet ont tendance à multiplier les recours, soit pour protéger l’environnement, soit pour empêcher une expropriation ou l’implantation d’un ouvrage qui leur déplaît. Tout cela ralentit l’application des Papi.

C’est pourquoi le présent avis crée un poste de directeur de projet chargé de faire avancer ces programmes. Les candidats doivent avoir occupé durant six ans au moins des fonctions de cadre supérieur. Ils doivent présenter une très bonne connaissance de l’administration territoriale de l’État, une solide expérience en matière de conduite de projets complexes impliquant de nombreux acteurs publics, économiques et associatifs, une expérience en matière de coordination des politiques interministérielles et une expertise avérée en matière de procédures d’autorisation environnementale.

Candidatures à transmettre avant le 24 août au ministère de l’intérieur, bureau du management du corps préfectoral et des hauts fonctionnaires.

Avis de vacance d’un emploi de directeur de projet (administration territoriale : Var) (JO 24 juill. 2021, texte n98).

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