La pollution de Salsigne n’est toujours pas maîtrisée

Cette année, il faudra notamment déplacer certains déchets pour éviter qu’ils ne soient emportés en cas de crue.

Question de Christophe Barthès, député (RN) de l’Aude :

Dans l’ancien site minier de Salsigne et sur environ 200 km2 alentour, on trouve au moins 3 millions de tonnes de déchets toxiques, soit purs et stockés dans des alvéoles, soit mélangés à des déchets inertes. Or la politique de sécurisation de ces sites dans la vallée de l’Orbiel est coûteuse, et elle a été mise à mal par les inondations de 2018. Ne conviendrait-il pas de lancer un processus de dépollution, qui pourrait servir de modèle pour d’autres sites ?

Réponse de la ministre déléguée porte-parole du Gouvernement, au nom du ministre de la transition écologique et de la cohésion des territoires :

Le site de Salsigne est situé dans la vallée de l’Orbiel, où les sols présentent des teneurs naturellement très élevées en arsenic. Il a été le siège de la plus importante mine d’or d’Europe. Depuis sa fermeture en 2004, le BRGM assure la surveillance et la gestion des risques de ce site, pour le compte de l’État. En vingt ans, l’État a ainsi investi plus de 50 M pour réduire les impacts environnementaux. Un plan d’action supplémentaire a été adopté fin 2019, à la suite des inondations de 2018.

Chacune des parcelles et des zones d’anciens travaux miniers et industriels fait l’objet d’analyses approfondies, mobilisant de nombreux experts. Plus de 600 échantillons de sol ont été prélevés pour permettre d’établir comment la pollution se diffuse dans l’environnement et les cours d’eau. Toutes les informations sont transmises aux acteurs locaux, notamment dans le cadre de la commission de suivi de site. S’agissant de la zone particulière que vous évoquez, les résultats de l’expertise lui ont été présentés le 17 février 2022.

Un programme de travaux et d’interventions a ensuite été établi et présenté à cette commission le 15 décembre 2023. Il comporte, pour 2024, le renforcement de la protection entre certaines verses et le cours d’eau afin d’éviter que des sédiments ne soient emportés, ainsi que le retrait de certains résidus pour les placer en sécurité en dehors des zones de crue. L’État financera ces travaux intégralement, à hauteur de 1,8 M, ce qui représente plus de 20 % du budget annuel national dédié à cette thématique.

AN, 30 janv. 2024, 1re séance.

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