o Pollution toxique de la Seine à Rouen

Une cuve a laissé fuir un insecticide classé comme nocif en cas d’ingestion et toxique pour les milieux aquatiques.

Question de Gérard Leseul, député (SOC) de la Seine-Maritime :

Le 22 mai, une auréole bleue d’environ 500 m2 a été détectée dans la Seine par des militaires de la brigade fluviale de gendarmerie de Rouen, dans le port de plaisance de cette ville. Ils sont intervenus avec les équipes spécialisées du service départemental d’incendie et de secours de la Seine-Maritime. Cette tache était provoquée par la fuite d’une cuve contenant du thiaméthoxame, un insecticide néonicotinoïde.

Un an et demi après l’accident de Lubrizol, cette agglomération connaît donc une nouvelle pollution. Là encore, les informations initiales ont été insuffisantes et la préfecture a minimisé la gravité de cette pollution de la Seine et de son écosystème, alors même que le produit qui s’y est déversé peut avoir des effets sur la biodiversité pendant trois ans. Pour l’heure, le risque d’une pollution durable est donc loin d’être écarté.

Pour restaurer la confiance, il faut faire preuve de la plus grande transparence. Nous demandons donc un contrôle dans la durée des eaux de la Seine, avec des contre-expertises et en impliquant la population lors de la communication des résultats. À quelle fréquence les contrôles des installations utilisant cette substance sont-ils effectués ? Les préfectures ont-elles une connaissance fine de l’ensemble des entrepôts qui la stockent ?

Réponse de la ministre déléguée chargée du logement, au nom de la ministre de la transition écologique :

Ce produit est un insecticide utilisé sur les cultures pour des raisons phytopharmaceutiques, mais aussi en tant que biocide. Cette substance peut effectivement être nocive en cas d’ingestion et toxique pour les milieux aquatiques. Aussi les services du ministère de la transition écologique ont-ils été particulièrement attentifs aux conséquences de cette pollution.

Des opérations de pompage ont été entreprises dès son identification, ainsi que des prélèvements dans la Seine. De premières modélisations ont été réalisées par un organisme spécialisé, le Centre de documentation, de recherche et d’expérimentation sur les pollutions accidentelles des eaux (CEDRE), et elles semblent rassurantes.

Sous l’égide de l’Office français de la biodiversité, les observations se poursuivront pour mesurer l’impact de cette pollution sur la biodiversité. Enfin, une enquête a été ouverte sous l’autorité du procureur de la République ; c’est dans ce cadre que toute la lumière sera faite sur cet épisode de pollution et sur ses conséquences.

JOAN CR, 2 juin 2021, p. 5672.

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