o Pomper dans la ressource pour protéger la vigne contre le gel

Est-il pertinent de soumettre les prélèvements au printemps aux mêmes contraintes que l’irrigation en été ?

Question de Pierre Louault, sénateur (UC) d’Indre-et-Loire :

L’année dernière, le gel a fait énormément de dégâts dans les vignobles et les plantations fruitières. Il existe une technique par aspersion, la plus efficace, permettant de déposer une pellicule d’eau, qui se transforme en glace protectrice et évite le gel des fleurs et des plantes. Mais pour cela, il faut faire des prélèvements en eau, ponctuels mais importants.

Or la réglementation relative aux prélèvements dans les cours d’eau qui, lors des mois de mars et d’avril, ont un débit très abondant et sont parfois même en crue, est la même que celle qui s’applique aux prélèvements d’eau pour l’irrigation, qui ont lieu aux mois de juillet et d’août, et qui sont donc très contrôlés, ce qui est normal.

Quelques jours par an et quelques heures par jour

Les viticulteurs sont actuellement confrontés à des refus d’autorisation de pompage pour protéger leurs vignobles du gel, alors que cela ne se justifie nullement. Je souhaiterais donc savoir si une réglementation plus souple, pour quelques jours par an et quelques heures par jour, pourrait être édictée pour permettre des prélèvements en eau mieux adaptés à la nécessaire protection des vignobles contre le gel.

Réponse de la secrétaire d’État auprès du ministre de l’éducation nationale, de la jeunesse et des sports, chargée de l’éducation prioritaire, au nom du ministre de l’agriculture et de l’alimentation :

L’épisode de gel dramatique du printemps dernier a en effet laissé des traces profondes et nous a démontré, si besoin était, que l’inaction en matière climatique n’est plus une option. Le recours à la méthode d’irrigation par aspersion que vous évoquez pose la question des prélèvements en eau en période de hautes eaux.

Cette question est d’une sensibilité particulière pour la viticulture, mais elle concerne l’ensemble des productions. Il s’agit même de l’un des principaux sujets discutés dans le cadre de la thématique 3 du Varenne agricole de l’eau et de l’adaptation au changement climatique. Sur ce point, le Premier ministre a pris le décret n2021-795 du 23 juin 2021 relatif à la gestion quantitative de la ressource en eau et à la gestion des situations de crise liées à la sécheresse, afin que les préfets puissent définir les volumes prélevables en période de hautes eaux.

Réplique de Pierre Louault :

Je suis heureux de votre réponse, mais je regrette l’état d’esprit des directions départementales des territoires, au sein desquelles ceux qui doivent exécuter cette décision ne semblent pas encore connaître la réglementation. Je demanderai au ministre de l’agriculture et de l’alimentation de leur rappeler ces nouvelles règles.

Sénat, 3 févr. 2022.

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