o Préparer les prochaines crises

Les préfets doivent reprendre les exercices de gestion des crises, en particulier pour les inondations, en donnant la priorité aux exercices territoriaux.

Même si la crise sanitaire a permis de tester en vraie grandeur le dispositif de gestion des crises, il faut désormais retrouver un rythme ordinaire d’entraînement, car toutes les crises ne sont pas identiques : une inondation ne se combat pas comme une pandémie.

Les préfets de département devront donc recommencer à réaliser quatre exercices par an, et les préfets de zone deux par an, en les programmant dès à présent pour les trois prochaines années. Les exercices territoriaux devront être prioritaires.

Confrontées à une situation exceptionnelle, beaucoup de préfectures ont su faire évoluer en temps réel leurs outils de gestion des crises. Le ministère de l’intérieur est donc en train de définir un nouveau plan d’action d’accompagnement des préfectures, qui permettra notamment de remettre à niveau les centres opérationnels départementaux les moins bien dotés.

Au sein du cabinet du préfet, la préparation à la crise doit être la priorité de la direction ou du service des sécurités, dont chaque membre doit être en mesure d’occuper des fonctions en centre opérationnel départemental en cas de gestion de crise. La programmation des exercices doit être planifiée sous l’autorité du préfet, en associant l’ensemble des services de l’État concernés, mais aussi les collectivités territoriales et les opérateurs publics et privés des services essentiels à la vie sociale.

Davantage d’exercices dans les départements les plus menacés

Dans les départements les plus peuplés ou les plus exposés aux risques majeurs, il est souhaitable de dépasser le nombre minimal d’exercices prévu par la présente instruction. La gestion territoriale d’une situation exceptionnelle ou de crise réelle compte pour la réalisation d’un exercice territorial de même niveau, à condition d’avoir fait l’objet d’un retour d’expériences écrit. Les exercices doivent être organisés sur la base d’un dossier pédagogique, d’un cahier des charges, d’un scénario et d’un budget prévisionnel.

Les préfets sont invités à constituer une équipe de volontaires capables de participer à la conception et à l’organisation des exercices et de développer une politique de formation soutenue des acteurs locaux. Ils peuvent solliciter pour cela l’appui d’officiers de police et de gendarmerie, d’officiers de sapeurs-pompiers des services départementaux d’incendie et de secours, de cadres des directions départementales interministérielles, mais également des délégations militaires départementales et des opérateurs publics et privés. Le recours à un cabinet privé spécialisé est également envisageable. L’observation des exercices territoriaux de gestion de crise, organisés par les collectivités territoriales et leurs groupements, doit être systématique.

Ces exercices devront comporter un volet de communication vers le public, les médias locaux ou généraux et les réseaux sociaux, en simulant une forte pression médiatique. Une fois par an, il faudra mettre en conditions réelles la cellule d’information du public.

Chaque fois que ce sera possible, il faudra faire contribuer la population aux exercices réalisés sur le terrain, notamment pour la faire s’approprier les bonnes pratiques. Si le département est doté de sirènes d’alerte, elles devront être utilisées en mode sonore, après l’information des populations concernées. Enfin, chaque exercice ou événement réel devra faire l’objet d’un retour d’expérience, validé par le préfet et diffusé aux participants.

Parmi les thèmes à aborder en priorité figurent les exercices de réponse aux intempéries et aux catastrophes climatiques, qui devront comporter l’activation de l’ensemble de la chaîne d’alerte et de conduite opérationnelle et tester le lien avec les collectivités territoriales dans le cadre de l’activation de leurs plans communaux de sauvegarde. Dans les départements où sont installés des sites industriels Seveso seuil haut, des exercices spécifiques de sécurité civile devront être réalisés autour de ces installations, avec la participation des populations concernées par des mesures de protection et d’évacuation.

Politique nationale et orientations ministérielles relatives aux exercices territoriaux de gestion de crises - Période 2022-2024 (NOR : INTE2135143J, mise en ligne le 14 décembre 2021).

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