Rejets de la centrale du Bugey

Les circuits de refroidissement ne doivent pas rejeter plus de 140 kg de métaux par an.

Quand on évalue des paramètres dans des effluents liquides, au lieu de les mesurer, il arrive qu’on se trompe à cause de la méthode utilisée. C’est ce qui est arrivé à EDF avec les rejets en métaux de la centrale atomique du Bugey, située à Saint-Vulbas (Ain). Et comme les limites fixées par l’Autorité de sûreté nucléaire (ASN) étaient calées sur cette évaluation, il en résulte que la centrale est hors des clous pour ce paramètre depuis huit ans.

On repart donc de zéro pour les métaux, en supprimant les limites fixées en 2014. Ces rejets de métaux sont produits principalement par la corrosion des circuits des installations, malgré le conditionnement destiné à la réduire. L’ANS considère que les valeurs recalculées sont acceptables sur les plans environnemental et sanitaire, et « sont fondées sur une évaluation optimale, compte tenu de la conception des installations ». Elle les reprend comme valeurs limites.

Ainsi, le paramètre Métaux totaux ne doit pas dépasser 24 kg ajoutés par mois et 140 kg ajoutés par an, et la concentration maximale ajoutée ne doit pas dépasser 0,006 mg/l. Cela vaut pour huit métaux, dont les valeurs individuelles ne sont pas distinguées.

Par ailleurs, la réglementation nationale pour les rejets industriels prévoit que le pH de ces rejets doit être compris entre 5,5 et 8,5. Or les eaux du Rhône peuvent sortir de cette fourchette, en particulier lors de la fonte des neiges ; et les circuits de refroidissement se contentent de puiser l’eau du fleuve puis de l’y rejeter, sans en modifier le pH. En outre, quand des effluents industriels sont rejetés dans des eaux salmonicoles ou cyprinicoles, la réglementation impose que le pH du milieu récepteur soit maintenu entre 6 et 9.

Par conséquent, le pH mesuré à la sortie des canaux de rejet doit désormais être compris entre 6 et 9 ; ou si l’eau du Rhône à l’amont est déjà en dehors de cette plage, les rejets ne doivent pas aggraver son caractère acide ou basique.

Arrêté du 22 septembre 2022 portant homologation de la décision n2022-DC-0727 de l’Autorité de sûreté nucléaire du 28 juin 2022 modifiant la décision n2014-DC-0443 de l’Autorité de sûreté nucléaire du 15 juillet 2014 fixant les limites de rejets dans l’environnement des effluents liquides et gazeux des installations nucléaires de base n45, n78, n89 et n173 exploitées par Électricité de France (EDF-SA) dans la commune de Saint-Vulbas (département de l’Ain) (JO 2 oct. 2022, texte n27).

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