Rejets thermiques : dérogations prolongées et élargies

Quatre centrales nucléaires doivent continuer à produire pendant la canicule, bien qu’elles soient refroidies en circuit ouvert.

On peut s’indigner de voir l’Autorité de sûreté nucléaire (ASN) autoriser à répétition les centrales nucléaires d’EDF à dépasser leurs limites de rejets thermiques dès qu’une canicule est en vue. Mais on peut aussi se souvenir que, lors de l’épisode de chaleur intense d’août 2003, ces dépassements s’étaient produits sans aucun encadrement réglementaire. Une dérogation contrôlée vaut mieux que des rejets sauvages.

Quatre centrales sont susceptibles de réchauffer les cours d’eau dans lesquels elles rejettent leurs eaux de refroidissement, au-delà des valeurs limites fixées par les prescriptions qui leur sont applicables en temps normal. Le ministère de la transition énergétique a confirmé que le fonctionnement de ces établissements était nécessaire même en période de canicule, pour garantir la sécurité du réseau électrique. La nouvelle période de temps chaud est prévue pour durer jusqu’au 7 août, et la présente dérogation vaut donc jusqu’à cette date.

Pour les centrales du Blayais, de Saint-Alban-Saint-Maurice et de Golfech, la présente décision de l’ASN se contente de prolonger la dérogation déjà accordée. En revanche, pour celle du Bugey, il a été impossible de respecter la limite temporaire fixée dans la première dérogation. En attendant le redémarrage du réacteur n5 de cette centrale, qui est refroidi en circuit fermé, l’autre réacteur en service, le n2, qui est refroidi en circuit ouvert, peut continuer à fonctionner jusqu’au 7 août de manière à ce que la température du Rhône après mélange ne dépasse pas de 3 °C la température à l’amont.

Les obligations de surveillance et d’information incombant à EDF, ainsi que les éventuelles mesures compensatoires, restent les mêmes que celles qui avaient été fixées dix jours auparavant.

Arrêté du 22 juillet 2022 portant homologation de la décision n2022-DC-0730 de l’Autorité de sûreté nucléaire du 21 juillet 2022 fixant, de manière temporaire, de nouvelles limites de rejets thermiques applicables aux réacteurs de la centrale nucléaire (sic) du Bugey (INB n78 et n89), du Blayais (INB n86 et n110), de Saint-Alban-Saint-Maurice (INB n119 et n120) et de Golfech (INB n135 et n142) (JO 24 juill. 2022, texte n37).

Retour