Un mois de chômage en plus pour le canal du Midi

En repoussant son ouverture au 15 mars, VNF a économisé 400 000 m3 d’eau.

Question de Laurent Esquenet-Goxes, député (Dem) de la Haute-Garonne :

Après les derniers épisodes de sécheresse, des agriculteurs de l’Aude se sont opposés au retour de la navigation sur le canal du Midi pour préserver leur capacité à irriguer les cultures. Dans le cadre de ma réflexion sur l’avenir de cet axe, j’ai rencontré une grande partie des acteurs concernés : Voies navigables de France (VNF), les services de l’État, les élus locaux, les entreprises, les agriculteurs et les associations. Tous ont conscience qu’il faut travailler davantage ensemble et trouver les échelons d’action adéquats.

Dans son discours d’annonce des 53 mesures pour l’eau, le Président de la République a insisté sur la création d’instances de dialogue dans chaque sous-bassin versant pour définir des projets de territoire sur le partage de la ressource en eau. Mais le canal du Midi est une construction humaine qui traverse les frontières hydrographiques. Ne serait-il pas préférable d’élaborer un seul projet de territoire pour l’ensemble du canal ?

Réponse du ministre délégué chargé des transports :

Le canal du Midi est très affecté par les sécheresses. Son système de gestion et d’alimentation en eau est gravitaire : il dépend totalement des barrages réservoirs situés en amont et il est soumis aux aléas de la pluviométrie. Afin de maintenir le canal en eau et de soutenir à la fois le transport et l’irrigation, VNF travaille avec les services de l’État et les collectivités pour déterminer le plan de gestion le plus durable possible.

L’établissement public a ainsi reporté la remise en eau du canal, du 15 février au 15 mars, pour permettre d’économiser 400 000 m3 d’eau. C’est la bonne manière de procéder : la sobriété et l’adaptation locale doivent permettre d’économiser la ressource dès que possible, afin de laisser à la nature des quantités suffisantes pour maintenir un bon état écologique des cours d’eau et les activités économiques ou touristiques associées.

Le canal bénéficie déjà d’un mode de gestion adapté pour sa navigabilité, sa protection patrimoniale mais aussi l’eau nécessaire à son fonctionnement. Je veillerai, avec les services de l’État dans les régions et les bassins concernés, à ce que soit préservée cette organisation spécifique, qui fonctionne dans un esprit de responsabilité exemplaire. Elle pourra être adaptée si nécessaire, mais elle est la preuve qu’à chaque problème en matière d’eau, et dans un contexte difficile, une réponse locale est possible. Nous sommes prêts à poursuivre la discussion avec vous pour que cet esprit de déclinaison territoriale soit le plus efficace possible.

JOAN CR, 12 avr. 2023, p. 3703.

Retour