Un plaidoyer démesuré pour l’agroécologie

À en croire cet avis, l’agroécologie serait la panacée contre les pollutions agricoles de l’eau.

Alors que l’Union européenne et ses États membres sont en pleine négociation de la future politique agricole commune, cet avis du Comité européen des régions s’inscrit en complet décalage par rapport aux discussions en cours. On peut donc émettre de sérieux doutes concernant son impact prévisible sur la configuration de la PAC à venir.

Il faut dire que ce texte est directement influencé par son rapporteur, le Français Guillaume Cros, vice-président du conseil régional d’Occitanie et membre d’Europe Écologie Les Verts. Il en résulte une louange dithyrambique de l’agroécologie et une attaque en règle et sans la moindre nuance contre le modèle agricole dominant. On sent surtout que les élections régionales sont imminentes en France.

Entre une demande de réduction de la TVA sur les produits biologiques et une défense radicale du végétarisme, on trouve quelques considérations sur les bienfaits éventuels de l’agroécologie pour l’eau. Toutefois, comme la définition de ce concept est des plus succinctes, il est difficile d’en vérifier la portée réelle.

Ainsi, il serait nécessaire de considérer les déchets comme une ressource, par exemple en utilisant des eaux recyclées et riches en nutriments essentiels pour irriguer des zones en déficit hydrique. L’agroécologie est aussi censée « empêcher » la pollution de l’eau (NDLR : on peut rêver) et développer des sols aptes à stocker l’eau. En conséquence, cet avis recommande de durcir les directives concernant l’eau et d’interdire en particulier les dérogations en matière de nitrates.

Avis du Comité européen des régions — Agroécologie (JOUE C 106, 26 mars 2021, p. 19).

NDLR : Chaque membre du Comité européen des régions peut siéger dans deux commissions. Guillaume Cros a choisi celles qui traitent de l’environnement (ENVE) et de l’agriculture (NAT). Il a visiblement bien manœuvré pour faire adopter un texte qui, en temps normal, aurait suscité une opposition vigoureuse de la NAT.

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