Éditorial : Étrange calcul

Jusqu’en 2018, le communiqué de presse dressant le bilan de chaque salon Pollutec indiquait exactement le nombre d’exposants. Par exemple, il y en avait 1 769 en 2016 et 2 161 en 2018. Mais après l’édition avortée de 2020, celle de 2021 s’est achevée sur l’annonce qu’il y en avait eu 2 000. Un tel nombre ressemble plus à un ordre de grandeur, arrondi au millier près, qu’à un recensement précis ; mais nous n’avons pas obtenu d’autre donnée plus détaillée. Pour l’édition 2023, les organisateurs avaient d’abord espéré la présence de 3 000 exposants, puis de 2 000, ensuite de 1 500 et enfin de 2 000 à nouveau. Il faut dire que le catalogue des exposants, accessible sur le site et doté d’un compteur des inscrits, était resté bloqué à un peu plus de 1 400 jusqu’à fin août.

Mais dès la rentrée scolaire, l’équipe commerciale s’est attelée à convaincre les hésitants. Avec un résultat remarquable : la veille du salon, le compteur était remonté à 1 701, avant de se stabiliser à 1 700 exactement le jour de l’ouverture. Pour une raison que j’ignore, il est redescendu aujourd’hui à 1 686. On peut le consulter sur le site de Pollutec, rubrique Qui participe ? Notons au passage que le secteur d’activité de l’eau ne compte que 474 exposants, tandis que le parcours thématique Gestion de la ressource en eau en annonce 553. Dans tous les cas, les exposants du secteur de l’eau ont été cette année moins nombreux que ceux du secteur des déchets, recensés au nombre de 629. Jusqu’à présent, l’eau dépassait toujours les déchets.

Il y a donc eu environ 1 700 exposants cette année. Or le communiqué de presse de bilan, disponible sur le même site, rubrique Presse, annonce 2 000 exposants, comme en 2021. J’ai voulu en savoir plus sur cette discordance entre deux rubriques du même site, et j’ai contacté l’agence chargée des relations presse de Pollutec, qui m’a très aimablement répondu. Voici la teneur de notre échange :

Journ’eau : « Dans le communiqué de presse de bilan de Pollutec 2023, disponible sur le site, vous indiquez qu’il y a eu 2 000 exposants. Or le compteur des exposants, disponible sur le même site, en [indiquait] 1 701 le 9 octobre. Quelle est la bonne valeur ?

L’agence : Pollutec comptabilise les exposants et les co-exposants des pavillons, ce qui donne 2 000 exposants en tout.

Journ’eau : Merci pour cette précision. Toutefois, jusqu’en 2018 inclus, le nombre d’exposants était indiqué à l’unité près dans le communiqué de presse de bilan. Je doute fort qu’il y ait eu exactement 2 000 exposants et co-exposants cette année. Pouvez-vous m’indiquer le nombre exact, à l’unité près ?

L’agence : 2 000 exposants et co-exposants est le [nombre] sur lequel nous communiquons.

Journ’eau : Vérification faite sur le site de Pollutec, le catalogue en ligne des exposants regroupe les exposants et les co-exposants. Pour le constater, il suffit d’en parcourir le début : cinq co-exposants sur les dix premières fiches. Donc 1 700 exposants et co-exposants, c’est ce que dit le catalogue officiel. Vous maintenez votre bilan de 2 000 ?

L’agence : Nous maintenons la présence de 2 000 exposants. »

Je laisse à chaque lecteur le soin d’en tirer les conclusions qui lui sembleront les plus adaptées. Je préfère signaler un point plus prometteur : Pollutec reviendra à Paris l’an prochain, en alternance avec Lyon en 2025. Les organisateurs s’adaptent ainsi aux nouvelles tendances des visiteurs, qui préfèrent désormais des rendez-vous plus petits et plus proches de chez eux. On ne peut plus perdre quatre jours dans un salon gigantesque, pour partir à la découverte d’exposants dont on ne sait rien. Désormais, les visiteurs préparent leur expédition à l’avance, en consultant le site internet du salon et ceux des exposants : ils dressent une liste de stands à voir et s’y tiennent, ce qui leur permet de boucler leur tour en un ou deux jours. C’est sans doute pour cela que l’édition 2024 à Paris se limitera à deux journées.

René-Martin Simonnet

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