o Un expert contre les algues vertes en Bretagne

Cet expert sera en priorité chargé de combattre les marées vertes qui affectent toujours huit baies bretonnes. Mais pour cela, il devra d’abord lutter contre les excédents d’azote agricole.

Placé auprès du préfet des Côtes-d’Armor, un poste d’expert de haut niveau est susceptible d’être vacant. Son titulaire est compétent pour les quatre départements bretons en matière d’eau, d’algues vertes et de transition agro-écologique. Il travaillera pendant trois ans en lien étroit avec les quatre directions départementales des territoires et de la mer de la Bretagne et avec le secrétariat général pour les affaires régionales (Sgar).

Les enjeux liés à la qualité de l’eau, notamment pour ce qui touche aux pollutions par les nitrates, demeurent particulièrement sensibles en Bretagne. La lutte contre les algues vertes dans le Finistère et les Côtes-d’Armor en constitue le dossier le plus emblématique et le plus médiatique. Un plan de lutte contre la prolifération des algues vertes (Plav), lancé en 2010, concerne cinq territoires situés dans le Finistère et trois dans les Côtes-d’Armor.

L’absolue nécessité de renforcer l’action publique

Des évaluations récentes des Plav I et II ont souligné « l’absolue nécessité de renforcer l’action publique » afin d’atteindre les objectifs fixée de réduction des échouages d’algues vertes, en renforçant les moyens humains de l’État. Il faut pour cela encourager « la transition des exploitations agricoles vers un modèle plus agro-écologique », afin de réduire les nitrates dans les eaux terrestres et marines.

Le titulaire de ce poste a pour mission d’animer, de porter et de suivre le nouveau Plav 2022-2027 copiloté par l’État et la région Bretagne, mais également les arrêtés de zones sous contraintes environnementales (ZSCE) spécifiques aux huit baies les plus affectées, et de coordonner l’action des services de l’État en lien avec le Sgar sur la limitation des pollutions azotées. Dans le cadre de l’élaboration du futur programme d’actions régional, le titulaire coordonnera l’application des mesures réglementaires spécifiques aux territoires algues vertes.

Risques liés à la putréfaction des algues vertes

Dans le cadre de ses missions, il copréside avec les élus des huit baies algues vertes les réunions des comités de baie. Il anime les différents comités départementaux et est associé à la préparation du comité régional. Une approche interministérielle et pluridisciplinaire est attendue, intégrant à la fois une dimension préventive pour limiter les apports azotés, sanitaire intégrant les risques liés à la putréfaction des algues vertes, curative permettant de limiter les nuisances, et scientifique pour améliorer la connaissance du phénomène et de ses enjeux. Il aura à suivre l’ensemble des projets permettant d’améliorer le volet curatif porté par les différents maîtres d’ouvrage et à les accompagner dans la recherche de financements.

En lien avec les préfets et le Sgar, il aura vocation à être une force de proposition pour l’ensemble des politiques publiques concourant à la diminution des algues vertes en Bretagne. Il portera la parole de l’État dans différentes instances et il devra gérer, en lien avec les cabinets des préfets, la communication de l’État sur ce dossier. En fonction de l’actualité, il pourra être mobilisé sur d’autres enjeux spécifiques liés à la ressource en eau ou à l’agroécologie en Bretagne, en lien avec l’ensemble des services de l’État.

Étant donné la technicité et la sensibilité du sujet, les compétences demandées aux candidats sont d’un niveau très élevé. Ils doivent présenter une expérience professionnelle d’au moins six ans en tant que cadre supérieur, une très bonne connaissance de l’administration territoriale de l’État, une expérience très solide en matière de conduite de projets complexes impliquant de nombreux acteurs, une expérience en matière de coordination de politiques interministérielles, de solides connaissances en agronomie, en gestion de la qualité de l’eau et en gestion des risques, une appétence pour les relations avec les acteurs locaux, et une capacité à communiquer sur un sujet médiatique, technique et complexe. Candidatures à déposer au plus tard le 2 septembre.

Avis de vacance d’un emploi d’expert de haut niveau (administration territoriale : Côtes-d’Armor) (JO 3 août 2023, texte n135).

NDLR : Cet appel à candidatures ressemble fort à un constat d’échec de la politique de lutte contre les algues vertes depuis 2010.

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