Coupures d’eau : ne pas comparer la Guadeloupe et Mayotte

Question d’Olivier Serva, député (Liot) de la Guadeloupe :

Après la tempête Philippe, qui a touché mon département le 5 octobre, plus de 100 000 usagers n’ont plus d’eau potable. Cette pollution s’ajoute aux coupures récurrentes. Or la sécurité sanitaire des populations est de la responsabilité de l’État, qui n’a pas anticipé cette situation, pas plus que le Syndicat mixte de gestion de l’eau et de l’assainissement de Guadeloupe (SMGEAG).

Nous demandons donc un déploiement effectif du plan Orsec eau potable, avec une distribution massive de packs d’eau dans les zones touchées par la pénurie. Nous demandons aussi à l’État de prendre à sa charge les factures d’eau des usagers jusqu’à la fin de l’année, comme il a décidé de le faire à Mayotte. Et nous demandons que, comme l’an dernier, le prix de l’eau en bouteille soit plafonné à 1,50  les six bouteilles de 1,5 litre.

Réponse du ministre délégué chargé des outre-mers :

La Guadeloupe est souvent frappée par des tempêtes. Et comme 80 % de l’eau du robinet provient de l’eau de pluie, ces tempêtes peuvent provoquer des incidents comme celui que vous signalez. L’État, et en particulier l’agence régionale de santé, a pris toutes les dispositions nécessaires pour éviter des conséquences sanitaires dans les trois villes qui ont été privées d’eau pendant quelques jours.

En 2021, l’État a pris toutes ses responsabilités : il a créé un syndicat unique, le SMGEAG, en fusionnant quatre syndicats antérieurs. Il a accordé 340 M pour les investissements des quatre prochaines années. Il a attribué 47 M au nouveau syndicat pour financer son fonctionnement. L’État a bien été présent pour accompagner les collectivités territoriales.

On ne peut pas comparer la situation de la Guadeloupe avec celle de Mayotte, qui souffre d’une sécheresse sans précédent. Là aussi, l’État agit : je rappelle que les usagers mahorais seront exonérés du paiement de leurs factures d’eau pour les mois de septembre à décembre 2023, et que la distribution de bouteilles d’eau, d’abord limitée à 50 000 personnes, va être élargie à toute la population.

AN, 10 oct. 2023, 1re séance.

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