Enseignement et encadrement de la plongée

Cette mise à jour des programmes de formation est la troisième en douze ans. Elle aboutit surtout à remplacer des prescriptions précises par des grands principes. Résultat : on se noie dans les nouveaux textes.

Ces deux arrêtés portent sur la même activité sportive, la plongée subaquatique, et sur les titres professionnels qui permettent, l’un de l’enseigner en tant que moniteur, l’autre de l’encadrer en tant qu’entraîneur. Dans son état actuel, cette réglementation avait été fixée en deux vagues, le 1er décembre 2016 puis le 15 juin 2017. Les présents textes modifient en profondeur – si l’on peut dire – les deux principaux arrêtés en vigueur depuis 2017. Toutefois, au-delà de l’ajout des tics de langage à la mode, ces changements sont parfois très subtils.

Plongée en scaphandre et sans scaphandre

Par exemple, pour le brevet professionnel de la jeunesse, de l’éducation populaire et du sport (BP JEPS), les compétences à maîtriser par les titulaires du diplôme sont reformulées et, pour certaines, redistribuées entre le tronc commun et les options A (plongée en scaphandre) et B (plongée sans scaphandre). L’ancienne liste des compétences communes en comportait sept :

- concevoir un projet pédagogique en direction de tout public ;

- organiser et encadrer les pratiques en randonnée subaquatique en autonomie ;

- assurer la sécurité de la pratique dans tous les lieux de baignade d’accès public utilisés pour les activités subaquatiques ;

- assurer la sécurité des pratiquants dont il a la charge ;

- gérer le matériel de secours et de communication permettant de donner l’alerte ;

- participer au fonctionnement de la structure organisatrice des activités ;

- participer à l’utilisation, [à] l’entretien et à la maintenance des matériels et du navire support de plongée.

Quatre compétences au lieu de sept

La nouvelle liste n’en comporte plus que quatre :

- encadrer tout public dans tout lieu et toute structure ;

- mettre en œuvre un projet d’animation s’inscrivant dans le projet de la structure ;

- conduire une séance, un cycle d’animation ou d’apprentissage dans le champ de la plongée subaquatique ;

- mobiliser les techniques de l’option en scaphandre ou sans scaphandre pour mettre en œuvre une séance, un cycle d’animation ou d’apprentissage.

La référence à la randonnée subaquatique est renvoyée à l’option A, ce qui est logique puisqu’on ne peut pas la pratiquer en apnée. En revanche, il n’est plus du tout question de gérer le matériel de secours et de communication permettant de donner l’alerte, ni de participer à l’utilisation, à l’entretien et à la maintenance des matériels et du navire support de plongée. Il semble pourtant indispensable de maîtriser ces savoirs techniques, surtout quand on est employé dans une petite structure. Pour retrouver ces compétences, il faut fouiller dans les annexes du référentiel de formation.

Encadrer une palanquée jusqu’à 40 mètres

Pour l’option A, la compétence principale comporte deux ajouts très importants : le moniteur breveté doit savoir, non seulement enseigner la plongée en scaphandre jusqu’à une profondeur de 20 mètres, comme c’était déjà le cas, mais aussi conduire des actions d’encadrement en conduite de palanquée jusqu’à la zone de 40 mètres, et il doit savoir participer à l’organisation de la sécurité des activités de plongée subaquatique.

À l’inverse, et de manière très surprenante, le détenteur de l’option B n’est plus chargé d’assurer la sécurité des activités subaquatiques ; ou du moins, cela ne fait pas partie de ses compétences, car on lui demande toujours de démontrer, lors des épreuves qualificatives, sa capacité à sauver un plongeur en difficulté. Ouf !

Ce simple exemple est très révélateur de l’esprit dans lequel ont été réécrits ces deux arrêtés : des règles de bon sens, exprimées en termes précis, ont été remplacées par des formules amphigouriques, qui donnent sans doute à leurs rédacteurs la satisfaction d’avoir démontré leur maîtrise du jargon pédagogique à la mode.

Nous ne rentrerons pas davantage dans l’analyse de ces textes, au demeurant très administratifs et encore plus longs que ceux qu’ils modifient. Notons simplement qu’ils s’appliqueront aux sessions de formations ouvertes à compter du 1er novembre 2023, sans doute pour donner aux personnes chargées de les appliquer le temps de les comprendre.

Arrêté du 31 juillet 2023 modifiant l’arrêté du 1er décembre 2016 modifié portant création de la mention « plongée subaquatique » du brevet professionnel de la jeunesse, de l’éducation populaire et du sport spécialité « éducateur sportif »

Arrêté du 31 juillet 2023 modifiant l’arrêté du 15 juin 2017 portant création de la mention « activités de plongée subaquatique » du diplôme d’État de la jeunesse, de l’éducation populaire et du sport spécialité « perfectionnement sportif » (JO 8 sept. 2023, textes nos 21 et 22).

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