Chaque semaine, le ministre de l’agriculture se penche sur les bassines

Le ministre procède régulièrement à une revue des projets de retenues collinaires, région par région, en lien avec tous les préfets concernés.

Question de Denis Bouad, sénateur (SER) du Gard :

La sécheresse de l’été dernier n’a pas été exceptionnelle pour tout le monde : mon département avait déjà été classé en 2017 en alerte pour risque de sécheresse durant deux cents jours. L’agriculture est évidemment la première affectée. Bien entendu, la France doit accentuer ses efforts pour réduire ses émissions de gaz à effet de serre, mais le changement climatique est déjà une réalité et il n’y aura pas de retour en arrière.

La ressource en eau représente donc un enjeu crucial. Il faut renforcer la résilience de l’agriculture française tout en évitant les conflits d’usage. Cela passera par l’adaptation des pratiques agricoles, mais aussi par des investissements permettant de sécuriser l’accès à la ressource.

Les retenues collinaires, qui permettent de stocker l’eau lors des saisons humides pour la prélever lors des saisons sèches, peuvent s’avérer pertinentes et efficaces dans certains territoires. Elles sécurisent la ressource tout en contribuant à réguler les crues. Pour mon département, qui était placé en vigilance rouge pour risque de pluie et d’inondation le 6 septembre dernier et qui connaissait, la semaine suivante, son septième « arrêté sécheresse », de telles dispositions semblent relever du bon sens. Comment comptez-vous favoriser et accélérer la réalisation de ces ouvrages lorsqu’ils s’avèrent pertinents et ne menacent pas les écosystèmes aquatiques ?

Réponse du secrétaire d’État chargé de la mer, au nom du ministre de l’agriculture et de la souveraineté alimentaire :

Il n’y a pas d’agriculture ni d’alimentation sans eau. Il s’agit donc d’un enjeu de souveraineté alimentaire. C’est pour cela que nous avons lancé en 2021 le Varenne agricole de l’eau et de l’adaptation au changement climatique. C’est une feuille de route qui doit nous permettre de répondre aux enjeux liés à l’eau, dans un contexte de dérèglement et de changement climatiques auquel sont confrontés les agriculteurs français.

Dans cette optique, nous voulons améliorer notre capacité à stocker l’eau quand elle est en excès afin de pouvoir l’utiliser lorsque les agriculteurs en ont le plus besoin. Les retenues d’eau collinaires font partie de la palette de solutions pour faire face à la dérégulation pluviométrique.

Chaque semaine, le ministre chargé de l’agriculture procède à une revue des projets, région par région, en lien avec tous les préfets concernés. Cela permet, territoire par territoire, de simplifier, d’accélérer, de faciliter les projets déjà prêts, d’identifier d’éventuelles difficultés et de les débloquer. Il faut le faire de manière concertée, en lien avec les élus et dans le respect de nos engagements environnementaux.

Suivi du Varenne agricole de l’eau et de l’adaptation au changement climatique

En outre, le délégué interministériel chargé du suivi des conclusions du Varenne agricole de l’eau et de l’adaptation au changement climatique préside un comité de pilotage tous les deux mois afin de suivre l’avancement des vingt-quatre mesures prévues, dont la thématique 3 sur l’eau.

Nous continuons aussi à travailler à une meilleure réutilisation des eaux usées et aux instructions administratives relatives aux projets de territoire pour la gestion de l’eau (PTGE). En outre, d’ici à la fin de l’année, la plupart des filières doivent terminer leur plan d’adaptation, de même que les chambres d’agriculture. Cela permettra d’analyser la dynamique des acteurs des filières, pour déterminer les besoins d’amélioration ou d’adaptation à envisager.

Sénat, 29 nov. 2022.

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