De nouveaux mots pour une nouvelle agriculture

Ces nouvelles pratiques s’adaptent au changement climatique ou favorisent la protection de l’environnement.

Puisque les pratiques agricoles évoluent et se diversifient, leur vocabulaire doit faire de même ; voici donc de quoi en parler :

agriculture climato-compatible, ou agriculture adaptée au changement climatique : c’est un modèle d’agriculture qui vise à s’adapter au changement climatique pour maintenir la productivité et les revenus agricoles, tout en s’efforçant de réduire les émissions de gaz à effet de serre.

Elle préconise, par exemple, le choix d’espèces ou de variétés végétales résistant aux températures élevées, aux chocs thermiques ou à la sécheresse, ou des méthodes d’élevage des ruminants réduisant leurs émissions de méthane. On trouve aussi l’expression « agriculture intelligente face au climat », qui n’est pas recommandée ;

agriculture de conservation des sols, ou agriculture de conservation : c’est un ensemble de pratiques agricoles qui visent à restaurer, à maintenir ou à améliorer la qualité des sols en utilisant une grande diversité d’espèces et en allongeant le rythme de rotation des cultures, en réduisant les labours, voire en les supprimant, et en assurant la couverture permanente des sols. L’agriculture de conservation relève de l’agro-écologie ;

agriculture de précision, ou culture de précision : c’est un ensemble des pratiques agricoles qui, grâce aux techniques agricoles de pointe, prennent en compte les caractéristiques de chaque parcelle et ajustent ainsi dans l’espace et dans le temps les interventions des machines et les applications d’intrants, dont l’eau ;

agriculture naturelle, ou agriculture sauvage : il s’agit d’une forme extrême d’agro-écologie, qui repose sur les processus naturels et limite les interventions humaines aux seuls ensemencements et récoltes ;

permaculture : une forme d’agriculture durable économe en ressources et respectueuse de la biodiversité, qui est pratiquée à l’échelle locale par des individus ou des groupes recherchant une certaine autonomie, notamment alimentaire. Elle s’inspire largement de l’agriculture naturelle et accorde une importance particulière à l’organisation et à l’aménagement de l’espace ;

serre écologique : il s’agit d’une serre fermée qui utilise des énergies d’origine renouvelable ou de récupération, emploie des méthodes de protection biologique et recycle l’eau. Le terme « Écoserre » est une marque déposée et ne doit donc pas être employé dans un sens général.

Dans un domaine voisin, on retiendra une définition :

aquaculture hydroponique, ou aquaponie : c’est l’association, dans un même lieu, d’un élevage de poissons ou de crustacés et d’une culture hydroponique, qui permet des échanges à bénéfices réciproques : les plantes purifient l’eau des bassins séparés où sont parqués les poissons ou les crustacés, tandis que ces derniers apportent, par leurs déjections, les fertilisants nécessaires aux plantes.

Commission d’enrichissement de la langue française : vocabulaire de l’agriculture et de la pêche (liste de termes, expressions et définitions adoptés) (JO 27 mai 2021, texte n164).

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