Doublement des crédits contre les marées vertes en Bretagne

Les taux de nitrates diminuent dans les cours d’eau, mais il faut encore fermer des plages chaque année.

Question de Mickaël Cosson, député (Dem) des Côtes-d’Armor :

Depuis vingt ans, des plans de lutte contre les algues vertes se sont succédé en Bretagne, impliquant le milieu agricole, mais elle n’ont pas pu éviter les fermetures de plages et des accidents parfois dramatiques. Depuis 2021 et le troisième plan, un sous-préfet a été nommé en Bretagne pour apporter des solutions au monde agricole et aux collectivités, mais les moyens employés restent insuffisants et l’absence de résultats tangibles sur la quantité d’algues vertes a de graves conséquences en termes environnementaux, économiques et sanitaires.

On sait aujourd’hui qu’il faut mener des actions dans le domaine agricole et dans la recherche pour venir à bout de ce fléau. Eu égard à l’étendue du problème, qui ne se limite plus à la Bretagne, nous devons accompagner la profession agricole vers un modèle vertueux et économiquement durable, grâce auquel les agriculteurs pourront vivre dignement et effacer l’image désastreuse des marées vertes. Quelle action l’État compte-t-il entreprendre pour ne plus être seulement dans la réaction et pour rassurer les collectivités sur la saison touristique prochaine, afin que celles-ci ne soient pas de nouveau amenées à fermer des plages ?

Réponse de la ministre déléguée chargée des collectivités territoriales :

Je connais votre engagement sur le sujet des algues vertes, comme parlementaire et comme ancien maire d’Hillion. Le Gouvernement est engagé dans la lutte contre les algues vertes depuis 2010. Les deux premiers plans ont déjà permis une diminution de la teneur moyenne en nitrates de l’eau de plus de 40 % par rapport à 1998.

Ces plans permettent aussi d’améliorer les connaissances sur les causes de la prolifération des algues et les leviers pour y remédier. Nous mettons l’accent sur des systèmes agricoles performants, tout en assurant le ramassage et le traitement des algues, et une troisième version du plan sera proposée d’ici la fin de l’année par le préfet de la Bretagne.

Notre mobilisation se traduit aussi par une hausse des crédits prévus pour ce troisième plan : les 5 M annuels prévus dans le cadre du deuxième plan passeront à 10 M par an, issus notamment du Fonds européen agricole pour le développement rural, grâce à une mesure spécifique incluse dans la nouvelle politique agricole commune.

Et l’agence de l’eau Loire-Bretagne a ouvert une ligne de 5 M supplémentaires en 2022 pour des projets de paiement de services environnementaux, afin d’accompagner les projets territoriaux environnementaux en Bretagne et de permettre un changement en profondeur des pratiques agricoles, notamment par la diminution du recours aux produits phytosanitaires.

AN, 3 nov. 2022.

NDLR : les produits phytosanitaires n’ont rien à voir avec les algues vertes, qui sont dues pour l’essentiel à l’eutrophisation des cours d’eau et des baies par les nutriments agricoles.

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