Former les maires à la gestion de l’eau

Question de Marina Ferrari, députée (Dem) de la Savoie :

Vous avez annoncé la mise en place d’un temps de formation et de sensibilisation pour les élus locaux sur les questions de transition écologique. Vous prévoyez d’en charger les opérateurs de votre ministère, dont l’Agence de la transition écologique (Ademe), Météo-France et l’Office français de la biodiversité (OFB). Quels moyens et quelles ressources humaines pourrait-on allouer à ces organismes pour cette mission ? S’agirait-il d’un financement par le futur fonds vert ?

Concernant l’objet de ces formations, vous avez annoncé qu’il s’agissait de « regarder, territoire par territoire, ce que sont déjà les conséquences du dérèglement climatique et la manière dont on peut prendre des mesures pour l’atténuer et s’y adapter ».

Si les élus locaux sont déjà au fait de l’impact des changements climatiques, ils rencontrent des difficultés pour appréhender les enjeux liés à la ressource en eau. Il me semblerait important que ce sujet soit traité par des formateurs spécifiques. Il ne s’agit pas de transformer les élus en techniciens ou en ingénieurs, mais de leur donner les clés pour éviter de tomber dans certains écueils et leur permettre de s’assurer en amont de la réussite des projets qu’ils pourraient développer.

Réponse du ministre de la transition écologique et de la cohésion des territoires :

À l’occasion du congrès des maires de France, j’ai dit notre volonté de lancer une formation à destination de tous les maires sur le dérèglement climatique et la préservation de la biodiversité.

Nous nous sommes fondés sur une expérimentation menée dans le département de l’Indre qui compte 241 communes : 250 élus, soit un peu plus que le nombre total de maires, ont suivi une formation organisée par la préfecture, avec l’appui du département. Elle a été assurée par les agents de l’Ademe, de l’OFB et de Météo-France, qui compte en son sein trente-cinq intervenants pour les questions relatives au climat.

Il s’est agi de montrer aux maires quelles étaient les conséquences sur leur territoire des écarts de température par rapport aux moyennes observées, de faire venir témoigner des élus ayant mené des politiques d’îlots de fraîcheur, d’insister sur les solutions à même d’être appréhendées depuis le terrain et relevant d’une écologie du concret. Je retiens votre suggestion d’élargir cette formation à la gestion de l’eau, premier chantier de la planification écologique que nous avons lancé fin septembre et qui a trait à la réutilisation des eaux usées, à la préservation des nappes phréatiques et à la volonté de limiter les pertes et les fuites.

JOAN CR, 30 nov. 2022, p. 6138.

NDLR : Le ministre réinvente l’eau chaude : depuis au moins trente ans, les agences de l’eau dispensent aux élus des formations sur l’eau. Heureusement, car il semble bien qu’aucun financement n’ait été dégagé pour cette prétendue innovation.

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