Relèvement des limites thermiques pour les rejets de la centrale du Blayais

Cinq mois par an, le plafond des rejets peut atteindre 36,5 °C, contre 30 °C le reste de l’année.

En prévision d’une prochaine période caniculaire, Électricité de France a demandé une adaptation des limites réglementaires fixées pour la composition et la température des rejets de la centrale nucléaire du Blayais, en se fondant sur les particularités de la conception et des conditions de fonctionnement de cette installation. Ces conditions dérogatoires sont acceptées par l’Autorité de sûreté nucléaire (ASN).

De nouvelles limites annuelles d’activité dans les effluents liquides sont ainsi fixées pour le tritium, le carbone 14, les iodes et les autres produits de fission ou d’activation émetteurs bêta ou gamma, ainsi que des limites pour le débit d’activité, sauf pour le carbone 14. Ces valeurs doivent être respectées à la sortie des déversoirs D2 et D3. Concernant les paramètres chimiques, des valeurs limites sont également fixées à la sortie de ces déversoirs, pour dix paramètres, ainsi que pour un onzième paramètre composé de six métaux.

Les eaux pluviales rejetées dans le marais et les eaux rejetées par l’intermédiaire de l’ouvrage de rejet en berge ne doivent pas contenir de substances toxiques ou dangereuses, ni d’hydrocarbures en quantité susceptible de provoquer l’apparition d’un film visible à la surface de l’eau à l’aval immédiat du rejet ou sur les ouvrages situés à proximité. Elles doivent respecter une concentration maximale en hydrocarbures et, pour les eaux pluviales, en matières en suspension. De même, les effluents en sortie des stations de relevage de chaque paire de réacteurs doivent respecter des valeurs limites en hydrocarbures.

Le plafond relevé à 36,5 °C pendant la saison chaude

Concernant les rejets thermiques, en conditions climatiques normales, la température maximale des eaux de refroidissement rejetées dans l’estuaire de la Gironde, calculée sur une période de trois heures consécutives, est de 30 °C en temps normal ; mais elle peut atteindre 36,5 °C sur une période continue d’une durée maximale de cinq mois située entre le 16 avril et le 15 novembre, les dates de début et de fin de période étant portées à la connaissance de l’ASN.

Toujours en conditions climatiques normales, l’échauffement ne dépasse pas 11 °C durant trois heures consécutive, et la température des eaux de l’estuaire de la Gironde à plus de 50 m des ouvrages de rejet ne dépasse pas 30 °C durant trois heures consécutives. Toutefois, elle peut atteindre 31 °C sur une période de trois heures consécutives lors de conditions climatiques exceptionnelles, si le gestionnaire du réseau de transport d’électricité requiert le fonctionnement de la centrale nucléaire à un niveau de puissance minimal pour assurer la sûreté du système électrique ou l’équilibre entre la consommation et la production d’électricité.

Arrêté du 19 juin 2023 portant homologation de la décision n2023-DC-0756 de l’Autorité de sûreté nucléaire du 23 mai 2023 fixant les limites de rejets dans l’environnement des effluents liquides et gazeux de la centrale nucléaire du Blayais (INB n86 et n110) (JO 27 juin 2023, texte n12).

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