60 réserves de substitution seront prêtes cette année

Question d’Anaïs Sabatini, députée (RN) des Pyrénées-Orientales :

Le 29 novembre 2022, le tribunal administratif de Montpellier a réduit drastiquement les possibilités de prélever de l’eau dans un fleuve côtier, la Têt, en relevant le débit réservé. En mettant les exploitants en péril, la multiplication des recours fragilise l’activité économique. Cet acharnement judiciaire n’a en réalité comme objectif que d’annihiler toute initiative. La tyrannie de ces associations extrémistes n’a que trop duré. Quand allez-vous restaurer l’autorité de l’État ?

Réponse du ministre de l’agriculture et de la souveraineté alimentaire :

Je ne me lasserai jamais de rappeler que sans eau, aucune production agricole n’est possible. Cela ne signifie pas qu’il soit superflu de faire des efforts et d’avoir conscience que l’eau est rare, donc précieuse, et doit être utilisée avec parcimonie : telle est d’ailleurs l’attitude des agriculteurs de votre département, rompus de longue date à l’alternance des périodes d’abondance et de pénurie.

Ensuite, nous sommes en train de concrétiser les mesures prévues dans le cadre du Varenne agricole de l’eau et de l’adaptation au changement climatique : tout le Varenne et rien que le Varenne. Le but de ces travaux était d’établir de quels ouvrages l’agriculture avait besoin : 300 ont été identifiés, près d’une soixantaine seront prêts dès cette année.

Tous sont nécessaires, les petits comme les grands. Ainsi, cette année, si nous n’avions pas disposé du barrage de Serre-Ponçon, une vallée entière aurait été privée de ressources touristiques, de production agricole et même d’eau potable, sans parler de la lutte contre les incendies.

Nous faisons respecter la loi, notamment au profit de la future retenue d’eau de Sainte-Soline : lorsqu’un projet a résisté à toutes les études environnementales et économiques requises, et que les voies de recours ont été épuisées, le soutien de l’ensemble du Gouvernement lui est acquis. Certains dénoncent un accaparement de la ressource, mais ce n’est pas pour eux-mêmes que les agriculteurs prélèvent de l’eau, mais pour nourrir la population.

Nous soutiendrons tous les projets découlant du Varenne, tous les travaux visant à économiser l’eau, à faire évoluer les choses dans les territoires où elle est appelée à se raréfier, et tous les agriculteurs. Le sujet de la Têt est bien présent dans les esprits, nous allons y travailler. L’été s’annonce compliqué dans votre département : il faudra que le partage de l’eau soit aussi peu conflictuel que possible.

AN, 7 mars 2023, 1re séance.

NDLR : chez les lepénistes, d’une génération à l’autre, on a toujours autant le sens de la mesure et de la démocratie…

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