Question de Sandra Regol, députée (Éco-NUPES) du Bas-Rhin :
Depuis des années, 42 000 tonnes de déchets hautement toxiques s’entassent sous la nappe phréatique d’Alsace, dans Stocamine. Ces déchets comprennent de l’arsenic, de l’amiante, et encore un peu de mercure. Toutes les études concordent : un jour, la nappe sera sacrifiée. Vous affirmez que cela surviendra dans longtemps. Or il s’agit d’une zone sismique, et un incendie a déjà eu lieu en 2002, simplement parce que quelques fûts s’étaient mélangés.
Mais vous affirmez vouloir enfermer définitivement les déchets situés sous la nappe phréatique, en les scellant dans le béton. Leur déconfinement est possible, techniquement et administrativement : pourquoi voulez-vous nous condamner ?
Réponse du secrétaire d’État chargé de la mer et de la biodiversité :
Notre priorité est la préservation de la ressource en eau et de la santé de nos concitoyens. C’est une course contre la montre : 134 études, menées par 124 experts, ont toutes conclu à la nécessité de confiner ce site. Du fait de la convergence des terrains, si nous n’entreprenons pas de couler le béton le plus rapidement possible, nous ne pourrons pas sécuriser à temps les dizaines de milliers de tonnes que vous avez évoquées.
Nous avons donc, de manière très transparente, établi nos priorités, issues des études scientifiques et de la concertation locale. Il s’agit d’abord d’engager les travaux afin de confiner le site le plus rapidement possible : après 2027, il sera trop tard. Ensuite, contrairement à ce que vous avez dit, nous avons largement ouvert la porte à la réversibilité. L’observatoire de la réversibilité que nous avons mis en place nous permettra de développer, comme dans d’autre pays, des techniques nous permettant à terme d’extraire les déchets.
Tout cela, enfin, s’appuie sur des études scientifiques et des travaux d’experts faisant consensus : ils nous ont donné une marche à suivre que nous suivons scrupuleusement, en engageant les moyens financiers nécessaires. En particulier, des centaines de millions d’euros seront dédiés à la réversibilité. Cela se fait avec les élus locaux qui convergent tous vers un même impératif : confiner ce site.
AN, 30 avr. 2024, 1re séance.