Température des rejets de la centrale du Bugey

Pendant dix jours, EDF a pu augmenter la température du Rhône de 3 °C à l’aval de cette centrale nucléaire.

Pour faire face à la canicule de la semaine dernière, EDF a obtenu une dérogation aux limites de rejets thermiques applicables à la centrale nucléaire du Bugey (Ain), valable jusqu’au 24 juillet. Le ministère de la transition énergétique avait en effet confirmé que le fonctionnement de cette centrale, ou plutôt de son réacteur n2, le seul en service à la mi-juillet, était indispensable pour assurer la sécurité du réseau électrique et l’approvisionnement énergétique du pays.

Le vieux réacteur n1 étant en cours de démantèlement, et les nos 3 et 4 en maintenance, la centrale fonctionne actuellement avec deux réacteurs, mais le n5 a dû être arrêté plusieurs jours pour une réparation sans gravité particulière.

C’est fort dommage, car il est réfrigéré en circuit fermé et ne risque donc pas de réchauffer le Rhône. Certes, il consomme 1 800 m3/h, qui partent en vapeur d’eau, alors que le n2 rejette tous ses prélèvements dans le fleuve ; mais ce dernier réacteur, avec une réfrigération en circuit ouvert, chauffe 155 000 m3/h d’eau de refroidissement avant de la rejeter.

Par conséquent, à titre dérogatoire, les rejets ont été autorisés jusqu’au 24 juillet, dans la mesure où ils ne réchauffaient pas le Rhône de plus de 3 °C après mélange. Mais dès que le réacteur n5 aurait repris du service, EDF devait l’utiliser en priorité. Pendant toute la période dérogatoire, l’exploitant devait réaliser une surveillance spécifique de l’environnement, et transmettre chaque jour les températures relevées à l’aval et les éventuelles répercussions sur l’environnement aquatique, à l’attention de l’Autorité de sûreté nucléaire, du ministre chargé de la sûreté nucléaire, de la préfecture et de la direction régionale de l’environnement, de l’aménagement et du logement.

Au plus tard le 31 octobre, EDF adresse aux mêmes autorités un bilan du fonctionnement de la centrale nucléaire pendant l’été et une évaluation préliminaire de l’éventuel impact du fonctionnement sur l’environnement aquatique, associé le cas échéant à des mesures compensatoires si des impacts sur les milieux dégradés ou les espèces affectées ont été relevés. L’évaluation définitive sera transmise au plus tard le 31 mars 2023 et ses principales conclusions figureront dans le rapport annuel environnemental.

Arrêté du 15 juillet 2022 portant homologation de la décision n2022-DC-0729 de l’Autorité de sûreté nucléaire du 15 juillet 2022 fixant, de manière temporaire, de nouvelles limites de rejets thermiques applicables aux réacteurs de la centrale nucléaire du Bugey (INB n78 et n89) (JO 17 juill. 2022, texte n31).

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