Question de Jean-Claude Raux, député (Écolo-Nupes) de la Loire-Atlantique :
On entend souvent parler d’adaptation au changement climatique, mais les canicules et la sécheresse de cet été révèlent surtout une absence d’anticipation. Même les principaux fleuves français sont touchés. Demain, il faudra affronter des conflits d’usage entre le tourisme, l’agriculture, l’économie et les usages domestiques. Comment prévoyez-vous de régler ces conflits, et à quelle échéance ?
Réponse du ministre de la transition écologique et de la cohésion des territoires :
Je veux d’abord rendre hommage aux équipes de l’Office français de la biodiversité, qui mesurent les étiages et font respecter les arrêtés de restriction des usages de l’eau : c’est une mission complexe. Pour anticiper ces conflits d’usage, outre une rallonge de 100 M€ des crédits des agences de l’eau, nous avons publié un décret qui va entraîner un bouleversement : les contrôles auront lieu désormais également pendant les périodes de hautes eaux, afin de ne pas attendre la période des basses eaux pour se poser la question du partage.
Il faut d’abord parvenir à réduire le taux de perte dans les réseaux d’eau potable. Il faut aussi parvenir à conserver un bon niveau de production agricole en consommant moins d’eau. Il faut encore lutter contre l’artificialisation des sols qui entrave la reconstitution des nappes phréatiques. Et enfin, il faut se doter des réserves nécessaires pour faire face aux épisodes de sécheresse. Nous sommes mobilisés sur tous ces sujets. Dès la fin de la saison, je ferai un retour d’expérience avec tous les comités de bassin, en compagnie du ministre de l’agriculture et de la souveraineté alimentaire et de la secrétaire d’État chargée de l’écologie.
JOAN CR, 3 août 2022, p. 3306.
