o D’alluvionnement à thalassothermie

Honneur à l’eau dans la dernière liste de vocabulaire publiée par la Commission d’enrichissement de la langue française.

L’alluvionnement, aussi appelé l’aggradation, est défini comme le processus de formation d’un atterrissement ; une note précise qu’il résulte essentiellement de la houle marine ou des crues des cours d’eau.

Une boue rouge est un effluent constitué de résidus de l’industrie extractive, dont la couleur provient de matières en suspension riches en oxydes de fer. Ces boues rouges proviennent surtout des centres de production d’alumine ou de dioxyde de titane. Une note précise qu’elles présentent des risques environnementaux et sanitaires en raison de leur caractère basique et de leur teneur en métaux lourds, et aussi de leur sédimentation lorsqu’elles sont déversées en mer ou en eau douce ou mises en décharge.

La géothermie marine est l’utilisation des différences de température entre les eaux marines superficielles et profondes, pour produire de l’énergie au moyen de pompes à chaleur ; son emploi dans le chauffage ou le refroidissement des bâtiments est appelé la thalassothermie. Et puisqu’on parle d’énergies marines, la houlomotricité est l’utilisation de l’énergie de la houle marine pour produire de l’électricité : les centrales houlomotrices sont des structures flottantes qui tirent leur énergie des oscillations marines verticales.

Le trait de côte est défini comme la ligne de séparation de la terre et de la mer, qui est située, par convention, à la limite des plus hautes eaux marines par temps calme ; il est mobile, puisqu’il est soumis à des évolutions liées à des facteurs climatiques ou anthropiques, et sa transcription cartographique est donc révisée périodiquement. Une de ces évolutions est la compression côtière, définie comme le « rétrécissement de l’estran qui résulte de l’élévation du niveau de la mer et de la présence d’un obstacle, naturel ou artificiel, bordant cet estran ». Une note précise que l’élévation du niveau de la mer résulte surtout du changement climatique, et que la compression côtière nuit aux zones humides, dont les vasières et les marais salants.

Pour combattre ces évolutions, on peut procéder à une réalimentation de plage, c’est-à-dire au réapprovisionnement d’une plage en voie d’érosion en sable, en gravier ou en galets prélevés ailleurs, notamment dans des plages en formation. Ou on peut procéder à un remodelage de plage, c’est-à-dire au prélèvement, sur une plage en zone basse ou intertidale, de sable, de gravier ou de galets qui sont ensuite déposés et répartis en haut de cette plage.

Empreinte écologique et empreinte en eau

Dans un autre domaine, le présent avis met à jour les définitions de l’empreinte écologique et de l’empreinte en eau, formulées en 2012. La première est l’estimation de la quantité des ressources naturelles nécessaires pour produire ce que consomment un individu, une population ou une activité, et pour traiter les déchets correspondants, en les ramenant conventionnellement à la surface de la Terre qui permet de les fournir, pendant une période donnée. Elle peut entrer dans l’appréciation des performances d’un État.

Quant à l’empreinte en eau, c’est l’estimation du volume d’eau utilisé directement dans un territoire, auquel est ajouté celui qui a été nécessaire pour produire les objets importés, pendant une période donnée. Elle peut intégrer des données concernant la dégradation de la qualité de l’eau. On peut aussi parler de l’empreinte en eau d’un individu, d’un service ou d’une institution.

Et pour finir sur une note joyeuse, on relèvera les définitions du catastrophisme, de la collapsologie et de la théorie de l’effondrement. Le premier est un ensemble de comportements qui procèdent de la conviction que la survenue de catastrophes, d’origine naturelle ou anthropique, est probable et qu’il convient de prendre des mesures pour les éviter ou, à défaut, pour s’y préparer.

La seconde est une spéculation prospective qui, en s’appuyant sur des données chiffrées, produit des scénarios décrivant la disparition plus ou moins proche de la civilisation industrielle. Et la troisième est une théorie selon laquelle des populations végétales et animales, voire des écosystèmes, sont voués à disparaître du fait d’une surexploitation qui excède leur résilience, entraînant la perte des services écosystémiques et un effondrement de la civilisation qui dépend de ces services. Que du bonheur en perspective…

Commission d’enrichissement de la langue française : vocabulaire de lʼenvironnement (liste de termes, expressions et définitions adoptés) (JO 16 juill. 2021, texte no 193).

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