Des travaux à venir pour éviter de nouvelles inondations sur la RN 19

Un beau tunnel tout neuf… et rempli de malfaçons en ce qui concerne les équipements d’évacuation des eaux pluviales.

Question de Catherine Procaccia, sénatrice (LR) du Val-de-Marne :

Les fortes précipitations intervenues voilà quelques semaines dans mon département ont provoqué des inondations sur la RN 19, entre Boissy-Saint-Léger et Bonneuil-sur-Marne, dans le tunnel qui a été mis en service en avril dernier, après sept ans de travaux. L’axe a été rapidement infranchissable, piégeant plusieurs automobilistes et saturant la circulation sur cette zone. Ce n’est pas une première, puisque deux inondations quasiment similaires étaient survenues en 2020 dans la même zone.

La RN 19 est une artère très empruntée par les Franciliens. Or il semble que ces inondations soient désormais inéluctables. Certes, la forme de cuvette de cette section n’aide pas l’eau à s’évacuer, mais les défaillances répétées du système de pompage sont aussi en cause. Les élus évoquent une erreur de conception et l’absence d’une retenue d’eau capable de faire face aux forts orages. Ces inondations ne sont acceptables ni pour les automobilistes ni pour les riverains. Que comptent faire les services de l’État, dont dépend cette route, pour permettre aux automobilistes de l’emprunter dans des conditions optimales de sécurité ?

Réponse de la secrétaire d’État chargée de la biodiversité, au nom du ministre délégué chargé des transports :

La RN 19 présente en effet un point bas qui est soumis à une accumulation d’eau en cas d’orage, entre Boissy-Saint-Léger et Bonneuil-sur-Marne. Le dispositif d’assainissement est dimensionné pour évacuer des événements pluvieux d’ampleur décennale, comme c’est la norme pour toute conception routière. On a pu observer que les pluies des étés 2020 et 2021, qui ont conduit à des fermetures de la RN 19, avaient été exceptionnelles, correspondant à des périodes de retour de trente à quarante ans. C’est ce contexte particulier qui explique que le dispositif d’assainissement, dont les capacités sont pourtant importantes, ait été malgré tout saturé.

Mettre hors d’eau l’alimentation électrique des pompes

Dans le cadre de ces épisodes pluvieux exceptionnels, des difficultés sont observées, notamment des dysfonctionnements du système de pompage. Des opérations de maintenance, dotées d’un budget important, sont en cours dès cette année pour améliorer le fonctionnement de la station. Concrètement, il s’agit de mettre définitivement hors d’atteinte des équipements électriques qui se montreraient vulnérables par forte pluie. Afin d’assurer la pérennité des dispositifs mis en place, la direction interdépartementale des routes d’Île-de-France (Dirif) va accroître ses efforts de maintenance et de surveillance de la station de pompage.

Réplique de Catherine Procaccia :

On observe des problèmes de conception : il est anormal que les armoires électriques soient sous l’eau, s’agissant d’un ouvrage moderne et complètement neuf, comme il est anormal qu’il faille attendre les appels à l’aide des maires pour que la Dirif vienne mettre en route la deuxième pompe de la station de pompage.

Sénat, 13 juill. 2021.

NDLR : l’État impose la prise en compte de la crue centennale dans les plans de prévention du risque d’inondation. Mais il se contente de la pluie décennale pour les routes nationales qu’il réalise. Allez comprendre…

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