Le site de Pont-à-Mousson ne passera pas sous contrôle chinois

80 % des canalisations françaises d’eau sont fabriquées dans cette usine.

Question de Dominique Potier, député socialiste de Meurthe-et-Moselle :

L’eau potable et les équipements de transport de l’eau constituent un enjeu stratégique pour demain. Or Saint-Gobain PAM, filiale du groupe Saint-Gobain, envisage aujourd’hui des alliances, entre autres capitalistiques, qui pourraient faire perdre à la France sa souveraineté économique sur cette entreprise, alors qu’elle détient 80 % du marché français des canalisations d’eau et 50 % du marché européen. Comment pourrions-nous éviter ce transfert ?

Réponse de la secrétaire d’État auprès du ministre de l’économie et des finances :

L’accord commercial conclu par Saint-Gobain avec l’entreprise chinoise Haoyu Rizhao ne comporte aucun transfert technologique. En outre, il ne couvre que le marché chinois et des références que PAM, c’est-à-dire le site de Pont-à-Mousson, ne fabrique pas. Enfin, à notre demande, Saint-Gobain a dissipé toute ambiguïté en assurant que le recours à ce partenaire chinois n’était pas envisagé s’agissant de l’avenir de ce site.

Les canalisations fabriquées à Pont-à-Mousson garantissent l’accès à une ressource précieuse, l’eau. Les réseaux présentent en effet un taux de déperdition de l’ordre de 20 % : éviter de perdre ainsi une matière première qui va devenir de plus en plus essentielle constitue un véritable enjeu.

Ces tubes extrêmement durables devraient permettre, dans les années à venir, de prévenir ce phénomène ; mais cela demande de pouvoir accéder aux marchés publics, autrement dit d’être compétitif face à une concurrence qui peut paraître déloyale. C’est pourquoi la France promeut la réciprocité en matière d’accès aux marchés publics, et cette démarche est en train de s’imposer au sein des instances européennes.

AN, 23 juin 2020

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