o L’écologie obtient la majorité absolue à l’Assemblée nationale

Neuf groupes politiques sur les dix de cette législature défendent la protection de l’environnement, avec plus ou moins d’enthousiasme.

À l’exception du groupe d’extrême droite Rassemblement national, tous les groupes politiques de la nouvelle Assemblée nationale font figurer l’écologie dans leur déclaration politique, mais avec de sérieuses nuances.

Le groupe Renaissance annonce porter « un projet clair pour le pays », notamment pour l’écologie. Plus précisément, il s’engage « pour le développement d’une écologie du quotidien et de progrès, en conciliant l’ensemble des enjeux : écologiques, économiques et sociaux ».

À l’inverse, le groupe La France insoumise refuse la politique « d’irresponsabilité écologique » et soutient les mouvements écologiques (sic). Il aspire à une nouvelle Constitution pour la planification écologique, « en engageant la bifurcation écologique de notre modèle de production et de consommation, par la planification ». Cela inclut aussi la défense de l’emploi par le protectionnisme écologique.

Beaucoup moins lyrique, le groupe Les Républicains se limite à défendre « l’écologie incitative plutôt que punitive ». C’est nettement moins élaboré que le groupe Démocrate, qui inclut parmi ses quatre priorités « l’élaboration et la mise en œuvre d’un projet de transition écologique et climatique combinant en une synthèse nouvelle la nécessaire mobilisation des innovations technologiques […], la conclusion d’une croissance sobre et la dimension internationale d’un combat qui ne peut être gagné que s’il est livré solidairement par l’ensemble de la planète ».

Prendre soin de l’être humain et de l’environnement

Quant au groupe Socialistes et apparentés, il se présente en partisan déterminé de la transformation écologique des modes de vie des Français : « Guidé par un impératif de justice et porté par la mobilisation de la jeunesse, le combat écologique sera un levier de transformation sociale, économique et d’amélioration de la condition humaine, une opportunité de vivre mieux, de mieux se loger, de mieux se nourrir, de mieux se déplacer, etc. Cette perspective, prenant soin à la fois de l’être humain et de l’environnement, est la seule qui puisse concilier transition écologique et prévention des crises sanitaires et des maladies. La transition écologique dans la justice doit être mise au service des plus défavorisés. »

Toutes ses propositions viseront à cette planification écologique, « co-construite avec les citoyens, les forces vives et les collectivités territoriales et pensée comme une grande transformation de nos modèles productifs, industriels et agricoles, de notre aménagement du territoire et de nos modes de vie ».

Le groupe Horizons et apparentés s’engage « à porter dans l’examen de chaque texte une ambition écologique forte fondée sur les notions de progrès, de sobriété, de justice sociale et de durabilité », et à adopter « une éthique et une pratique d’écologie de gouvernement ».

Très disert sur cette question, comme on pouvait s’y attendre, le groupe Écologiste se fixe pour objectif « de donner la priorité aux ruptures écologiques et sociales que notre époque impose quand s’installe le changement climatique, que la biodiversité s’effondre et que les inégalités se répandent », cela « sans jamais prendre à la nature plus qu’elle ne peut régénérer ».

Construire une Europe écologique

Il défend notamment « une France motrice dans le monde pour lutter contre le changement climatique et l’effondrement de la biodiversité et l’énorme accroissement des inégalités mondiales et qui s’investit pleinement au sein de l’Union européenne pour construire une Europe écologique, démocratique et sociale », la planification écologique « pour préserver la biodiversité et combattre les écocides », fondée sur de nouveaux indicateurs de progrès humain, et la transformation du modèle agricole français « pour mettre un terme à une agriculture industrielle, polluante et maltraitante ».

Le groupe Gauche démocrate et républicaine réunit des députés communistes et certains élus d’outre-mer, ce qui l’empêche de présenter un programme très détaillé. Il défend néanmoins des « mesures fortes […] pour la protection de la biodiversité et du patrimoine naturel ».

Pour la même raison, le groupe Libertés, indépendants, outre-mer et territoires, constitué d’élus de toutes tendances, se contente d’annoncer qu’il luttera « contre les risques environnementaux », qu’il défendra « une croissance respectueuse des écosystèmes et des ressources naturelles » et qu’il prônera des investissements d’avenir massifs dans les secteurs stratégiques pourvoyeurs d’emplois pérennes et non délocalisables, dont les technologies vertes et les énergies renouvelables.

Assemblée nationale : déclarations politiques des groupes (JO 29 juin 2022, texte n144).

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